6. Racisme en STIM

Section 6: Racisme en STIM

Comment se manifeste le racisme en STIM?

Depuis des décennies, les élèves en STIM qui s’identifient comme Autochtones, Noir.e.s ou racisé.e.s subissent des formes de racisme direct ou subtil de la part de leurs camarades, du personnel enseignant ou des membres de l’administration scolaire. Ces micro-agressions ont des effets négatifs persistants sur leur santé mentale et leur bien-être, ce qui nuit à leur intérêt à long terme pour les STIM ainsi qu’à leur motivation à poursuivre des études dans ce domaine. 

Micro-agression

nom masculin


Les micro-agressions et les préjugés sont des interactions verbales ou physiques subtiles, et bien souvent inconscientes, entre des personnes de races, de cultures, de croyances ou de sexes différents. – Gouvernement du Canada

Microaggression

noun

A statement, action, or incident regarded as an instance of indirect, subtle, or unintentional discrimination against members of a marginalised group such as a racial or ethnic minority. – Cambridge Dictionary


Les scientifiques doivent chercher à déterminer les conséquences de leurs pratiques scientifiques traditionnelles sur l’ensemble de leur communauté, qui comprend des personnes et des groupes racisés. Des manifestations de discrimination sont profondément enracinées dans l’histoire des sciences, comme la distinction hiérarchique entre « supérieurs et inférieurs » où l’identité blanche est considérée comme supérieure à la l’identité non-blanche. La création de catégories raciales en sciences a servi à justifier le colonialisme européen, les génocides ainsi que l’esclavage des peuples autochtones et noirs.

Les types de micro-agressions

  • Micro-attaque : geste de discrimination directe qu’une personne commet délibérément sans penser que son comportement est visible, nuisible ou offensant
  • Micro-insulte : énoncé ou comportement qui transmet involontairement ou inconsciemment un message discriminatoire aux membres du groupe ciblé
  • Micro-invalidation : énoncé qui nie ou dénigre la réalité des membres du groupe ciblé

L’exemple de la « reconnaissance de l’intelligence ». Les micro-agressions sont souvent fondées sur des présupposés à propos de la capacité ou de l’intelligence d’une personne en fonction de sa race ou de son genre. Elles sont souvent commises par des pair.e.s, des ami.e.s, des voisin.e.s ou des figures d’autorité. Par exemple, dans une recherche qualitative par Jennifer Louis, publiée par la Faculté de Science Sociale à l’Université d’Ottawa, afin de comprendre les micro-agressions que vivent les noir.e.s de 18 à 30 ans dans les établissement scolaires du Québec et de l’Ontario, une jeune femme, prénomée Érica, a témoignée d’un cas de micro-agression fait par une de ses enseignant.e.s au primaire. Elle se souvient que cette dernière a retenu les enfants noir.e.s de la classe pour leur dire qu’ils.elles.iels sont « les moins performants de la classe». Ce cas de micro-aggression a des conséquences néfastes, surtout pour des jeunes enfants en âge de développement, puisqu’il ancre dans leur tête l’idée erronée que les personnes noires ont de moins bonnes capacités intellectuelles. Ce cas de micro-aggression provient donc de préjugés inconscients, qui associent l’image de la personne noire à ses capacités intellectuelles et sa performance académique. 

« Loin de tomber dans le piège de l’essentialisation, le concept de blanchité ne renvoie ni à un type corporel, ni à une origine définie, mais à un construit social aux modalités dynamiques par lesquelles, en certains contextes socio-historiques, certains individus ou groupes peuvent être assignés (selon un processus d’allo-identification) ou adhérer (selon un processus d’auto-identification) à une « identité blanche » socialement gratifiante [...]. » 

- Maxime Cervulle, Dans le blanc des yeux: Diversité, racisme et médias (2013)

Comment changer les choses dans votre milieu de travail

Accordez la priorité aux efforts des personnes racisées. Vous pouvez, notamment, citer leurs travaux de recherche, leur faire connaître des possibilités d’emploi ou de bourse, recommander leur candidature à des concours, présenter et appliquer leurs idées dans votre classe ou environnement d’apprentissage en STIM et leur accorder davantage de leadership dans le processus décisionnel.

Un mot de votre facilitatrice

Cliquez ici pour visionner une vidéo où Myriam Moussa parle de son expérience avec le racisme en STIM  dans son programme de mineure en biologie, ainsi que de la provenance de la discrimination des personnes racisées en STIM et de l’importance de défaire ces préjugés dans ces programmes. 


Viewed 1,159 times