10. Intervention et résolution de conflits auprès des enfants

Section 10: Interventions et résolution de conflits auprès des enfants

Conversations sur le racisme

On tient souvent pour acquis que les enfants sont « trop jeunes » pour parler du racisme et de ses conséquences. Pourtant, les conversations à ce sujet et les points de vue antiracistes devraient être intégrés dans les programmes destinés à tous les groupes d’âges et niveaux scolaires. Les enfants ont une capacité d’assimilation qui leur permet d’apprendre de la nouvelle matière, c’est-à-dire de découvrir de nouveaux mots, de nouvelles personnes et de nouvelles compétences, tous les jours.

Vous trouverez plus d'informations à ce sujet ici.

« On est toujours l'étranger de quelqu'un. Apprendre à vivre ensemble, c'est cela lutter contre le racisme.» 

- Tahar Ben Jelloun, Le racisme expliqué à ma fille (1998)

Les enfants qui sont victimes de racisme peuvent :

  • avoir des problèmes de concentration

  • avoir de la difficulté à se faire des ami.e.s

  • obtenir de moins bons résultats dans leurs projets et leurs travaux 

  • être turbulent.e.s 

  • rejeter les valeurs de leur propre culture ou famille

  • adopter un comportement agressif ou perturbateur

Les enfants qui sont témoin.e.s de racisme peuvent :

  • ne pas savoir comment réagir à une situation stressante

  • observer sans réagir lorsqu’une situation ou une personne est injuste

  • se sentir incapables d’améliorer une situation

  • reproduire les comportements racistes dont elles.ils.iels ont été témoin.e.s

  • devenir insensibles aux insultes raciales et situations racistes

Ce que vous pouvez faire comme animateur.rice :

Abordez la question de la race en classe. Il peut être nécessaire d’animer des échanges sur la race et le racisme, en particulier lorsqu’on intègre cette activité dans une nouvelle façon de concevoir ou d’enseigner un programme. Pour savoir comment animer de telles conversations ou intervenir lorsque celles-ci surviennent durant une autre activité, assurez-vous de suivre une formation en direct ou asynchrone sur l’antiracisme et de discuter au préalable de vos idées et approches avec votre équipe et votre directeur.rice de programme (conformément aux politiques de votre établissement).

Créez un espace de dialogue sûr, inclusif et accueillant : Ces conversations peuvent être difficiles et désagréables, mais elles sont importantes. En créant un espace sûr, inclusif et accueillant, vous favoriserez des échanges qui respectent les points de vue et expériences de chacun. Voici cinq façons d’établir un espace insécable: 

  • Créer un sentiment de bienvenue en formant un comité d'accueil.

  • Valoriser les identités des jeunes en les encourageant à parler de leur culture.

  • Organiser des activités pédagogiques sur les différentes formes de diversités.

  • Encourager les jeunes à transmettre leurs idées de façon équitable.

  • Encourager l’altruisme et le renforcement d’amitiés chez les jeunes.

Soyez honnête envers vous-même et envers les jeunes. Commencez par expliquer ce que sont la culture inconsciente, les préjugés inconscients ainsi que la discrimination directe et le racisme (voir la figure à la section 3.) Vérifiez ce que vos élèves savent déjà à ce sujet et partez de là. 

Par exemple, si un.e élève mentionne qu’il.elle.iel ne remarque pas la couleur de peau, abordez la question du daltonisme racial, qui consiste à nier les expériences des personnes autochtones, noires et racisées en choisissant de ne pas voir ce qui les distingue (pour en savoir plus, rendez-vous ici). Cette attitude trouve sa source dans le colonialisme et perpétue le point de vue de la norme : l’identité blanche.

Acceptez de vivre de l’inconfort durant vos conversations. Lorsque vous créez un espace qui favorise les conversations franches, vous devez aussi être prêt.e à accueillir les réactions que celles-ci suscitent, qui ne seront pas toujours positives ou faciles à entendre. Suivez le processus d’apprentissage en place, les conseils de votre directrice ou directeur et les politiques de votre établissement, même lorsque vous rencontrez de la résistance de la part de collègues ou de parents. Plusieurs parents à la peau blanche ont tendance à vouloir protéger leurs enfants des conversations explicites sur la race et les différences raciales. Les adultes ont l’obligation de s’éduquer et d’éduquer les autres sur ces sujets complexes, que ceux-ci les touchent directement ou non. 

Exemples de questions de réflexion :

  • Quelles sont les différences ethnoculturelles dans mes classes? Qu’est-ce que je comprends à travers ces différences?

  • En quoi est-il important d’avoir de la représentation de la diversité dans mes classes?

  • Ai-je été témoin.e d’un acte discriminatoire envers des personnes racisées? 

  • Comment puis-je intervenir afin de venir en aide aux personnes discriminées?

  • Ai-je certains privilèges en raison de ma race? Quels sont-ils et pourquoi ai-je ces privilèges?

  • Quelles sont les conséquences du racisme sur les élèves de ma classe, et pourquoi est-il important de s’allier au combat contre les discriminations raciales?


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