3. Les biais cognitifs

Page Title

Qu’est-ce qu’un biais cognitif?

Pour changer la situation des femmes en STIM, il faut commencer par comprendre comment nous en sommes arrivées là. Qu’est-ce qui entraîne l’inégalité entre les genres dans ce domaine? Nous avons toutes et tous des biais; cela fait partie de la nature humaine. Les biais cognitifs (aussi appelés « biais inconscients ») sont des préjugés, des attitudes, des stéréotypes et des croyances qui influencent notre façon de traiter les autres. 

Prenons un moment pour visionner cette vidéo afin d’explorer davantage la question des biais cognitifs et de leur influence sur nos décisions : 

Lien vers la vidéo : How Did Tech Become So Male-Dominated? (en anglais, avec sous-titres disponibles en français)

Comme on vient de le voir, l’inégalité hommes-femmes en informatique est en bonne partie le résultat de préjugés et de stéréotypes sexistes, d’attentes sociales à propos de ce qu’une femme peut ou ne peut pas faire. Ces préjugés, stéréotypes et attentes constituent des biais cognitifs. Même si ceux-ci ne sont pas nécessairement intentionnels (et ils le sont rarement), ils ont une incidence sur notre façon de percevoir les autres en fonction de critères comme la race, les capacités, le genre, la culture, la langue, etc. Nos biais cognitifs peuvent nous amener à préférer certaines personnes, certains groupes, et à entretenir des préjugés à l’égard d’autres personnes ou groupes. Souvent, ces biais fondés sur des stéréotypes inconscients refont surface lorsque nous sommes stressés et devons prendre une décision rapidement. Même si nous n’en avons presque jamais conscience, nos biais cognitifs peuvent exercer une influence néfaste sur nos gestes et nos décisions. C’est pourquoi il est primordial de les examiner, de les remettre en question et de les éliminer.

Le rôle des biais cognitifs dans l’inégalité entre les genres

Les biais sexistes sont composés d’attitudes stéréotypées ou de préjugés à l’égard des genres. Ils sont transmis par les groupes et les institutions, renforcés par les médias et intériorisés par les personnes de tous les genres. Rappelez-vous les résultats de notre recherche sur les « grands scientifiques » dans Google. Examinez maintenant les images ci-dessous, qui s’affichent sur Google lorsqu’on recherche des t-shirts pour filles sur le thème des mathématiques et des sciences. Ces images sont vraiment discutables.                                                                                                                                

Quels biais sont véhiculés ici à propos des femmes et des filles en STIM? Quel message envoie-t-on aux jeunes trans? Quelles attitudes et croyances développe-t-on vis-à-vis de soi-même lorsqu’on est bombardé par ce genre d’images? Comment cela influence-t-il la perception qu’ont les jeunes et les adultes de la place des personnes trans, des filles et des femmes en STIM?

Ces messages découragent les filles d’étudier en sciences dès le plus jeune âge, et ils sont très efficaces. En effet, les recherches démontrent qu’à neuf ans seulement, les filles présument déjà inconsciemment que les mathématiques sont pour les garçons et les hommes (Bian, 2009). Lors d’une étude réalisée à l’aide d’histoires non genrées, la psychologue de l’Université de l’Illinois Lin Bian a constaté que, dès l’âge de six ans, les fillettes considéraient déjà que les garçons étaient plus susceptibles que les filles d’être brillants et de faire des activités pour les personnes « très, très intelligentes ». Ce n’était pas le cas des enfants de moins de six ans, qui attribuaient au personnage très intelligent le même genre que le leur. Ces résultats suggéreraient que les enfants intègrent très tôt des stéréotypes sur leur genre, comme les types d’activités qui « devraient » intéresser les filles et les garçons (Bian, 2009).

Les filles, les garçons et les enfants trans apprennent ces stéréotypes de multiples sources : les médias, les pairs, le personnel enseignant, les parents, les tuteurs et tutrices et la culture de la consommation... comme le démontre notre exemple des t-shirts.

Activité 2 : Exercice de réflexion

Vous pouvez répondre aux questions ci-dessous dans votre Cahier d’activités sur l’équité entre les genres. 

Tentez d’intégrer dans vos réponses certaines notions apprises ici ou des réflexions qui vous viennent déjà à l'esprit. 
  • Pensez à une situation ou à une expérience où vos propres biais cognitifs ont influencé votre façon de percevoir ou de traiter les autres. Décrivez en quelques mots ce qui s’est passé et ce que vous avez appris sur vos propres biais cognitifs. 

Avertissement : Les questions suivantes abordent des sujets sensibles ou potentiellement troublants, comme la santé mentale, les traumatismes, les difficultés personnelles et les expériences d’inégalité entre les genres. Vous pouvez choisir de ne pas y répondre.
  • Pensez à une situation où vous avez été victime ou témoin de l’inégalité entre les genres dans le contexte de vos études en STIM. Que s’est-il produit? Comment cela a-t-il touché les apprenantes et apprenants? Quelles mesures ont été prises, s’il y a lieu, pour régler la situation? 

  • Pourquoi avez-vous choisi de participer à ce programme à titre d’animatrice ou d’animateur? Pourquoi jugez-vous qu’il est important d’initier aux STIM les filles et les jeunes trans ou membres d’autres groupes sous-représentés?

Ce module interactif est conçu pour aider à mieux comprendre le phénomène des préjugés inconscients et son influence possible sur le processus d’évaluation par les pairs. Les sections initiales du module sont excellentes pour apprendre les bases des préjugés inconscients et explorer les préjugés dans votre propre travail et votre vie. Il s'agit d'une ressource supplémentaire facultative pour les personnes intéressées.

Lien au module de formation sur les préjugés inconscients


Viewed 1,299 times