2. Filles et femmes* en STIM

Filles et femmes* en STIM

* Veuillez noter que notre définition des mots « fille »et « femme » se veut inclusive. Tous les camps et clubs pour filles sont ouverts aux personnes non binaires, bispirituelles, trans, queers ou autres qui s’identifient à ces programmes.

« Les filles sous-estiment souvent leurs capacités et présument qu’elles n’ont pas les qualités requises pour exceller en sciences ou en génie. Elles considèrent que ce sont des domaines réservés aux élèves doués et, très souvent, aux garçons [traduction libre]. »

- Jennifer Flannagan, PDG d’Actua

Plusieurs d’entre vous seront probablement d’accord avec ces propos, et certaines s’y reconnaîtront peut-être. Pour d’autres, cette réalité est peut-être difficile à accepter ou à comprendre. Après tout, nous sommes en 2021 et la représentation des femmes en STIM a beaucoup progressé. Cependant, malgré les gains importants réalisés, certains faits continuent d’influencer la situation et les perceptions des jeunes filles qui envisagent une carrière en STIM.  

En dépit des progrès accomplis, les filles manquent encore de modèles féminins dans le domaine des STIM. Il suffit de faire une recherche sur les « grands scientifiques » dans Google pour se rappeler que la science demeure la chasse gardée des hommes blancs. En plus de créer un déficit de modèles féminins, ce manque de représentation médiatique envoie le message aux jeunes filles que les STIM ne sont pas pour elles.


Les premières images montrent principalement des hommes blancs. Les résultats sont similaires lorsqu’on cherche les mots « grands mathématiciens » ou « grands ingénieurs ». Cela révèle que la plupart des personnes considérées comme de grandes figures de l’histoire des STIM sont des hommes. Bien qu’il faille reconnaître la contribution et le talent de ces personnes, il faut aussi considérer le fait que leur réussite ne découle pas directement de leur genre, mais bien de leurs efforts et des possibilités offertes par la société en raison de leur genre. 


Nous savons qu’il y a eu et qu’il y a des femmes et des personnes trans incroyables en STIM, et que leurs idées, leur voix et leurs réalisations sont importantes et nécessaires! Pourtant, le petit exercice ci-dessus nous rappelle combien la vision dominante concernant les personnes aptes à faire carrière en STIM demeure exclusive et problématique. Nous devons absolument remettre en question cette idéologie dans tous nos programmes.

Le phénomène du « tuyau percé »

Même si les femmes sont sous-représentées en STIM, des filles de partout dans le monde choisissent d’étudier dans ce domaine. Les recherches démontrent que les filles sont attirées par les sciences à l’école et qu’à l’échelle mondiale, elles forment même une mince majorité des diplômés de baccalauréat et de maîtrise en sciences. (Au Canada, bien que les chiffres varient grandement selon le domaine scientifique et la région, la représentation majoritaire des femmes demeure bien faible. Par exemple, si les femmes sont nombreuses en sciences de la santé, elles se font beaucoup plus rares en génie et en informatique.)

Cela étant dit, si les femmes sont légèrement majoritaires dans certains programmes de baccalauréat et de maîtrise en sciences, on les retrouve en beaucoup moins grand nombre au niveau du doctorat, et l’écart se creuse encore plus en recherche. Souvent qualifiée de « phénomène du tuyau percé » (UNESCO, 2015), cette fuite de talents se remarque dans toutes les statistiques sur les femmes et la recherche en STIM dans le monde. 

Légende de l'image:  UNESCO, 2015Selon l’UNESCO, 72 % des chercheurs scientifiques dans le monde sont des hommes et seulement un pays sur cinq a atteint la parité des genres, soit une proportion de 45 à 55 % de chercheuses (UNESCO, 2015). Même lorsqu’elles travaillent en recherche, les femmes se heurtent souvent à un plafond de verre. En raison de biais persistants à propos de leurs habiletés, elles ont moins de chances d’obtenir un poste de direction ou des subventions de recherche (UNESCO, 2015), ce qui réduit leurs possibilités d’avancement. Même celles qui réussissent à percer obtiennent difficilement la reconnaissance qu’elles méritent. À titre d’exemple, depuis 1903, seules 24 femmes ont reçu un prix Nobel de physique, de chimie ou de médecine, comparativement à 611 hommes durant la même période (NobelPrize.org, 2023). 

La sous-représentation, la difficulté à obtenir un poste de chercheuse ou des subventions et le manque de reconnaissance, telle est la réalité qui attend encore les filles et les jeunes femmes qui choisissent de poursuivre des études et une carrière en STIM. Pour en savoir plus sur la situation des femmes en STIM au Canada, lisez cet article de Randstad : Les femmes dans les carrières STIM – où en sommes-nous en 2023? 

Le rôle des programmes d’intervention précoce

Grâce aux efforts investis par de nombreux programmes d’intervention précoce comme ceux d’Actua, la réalité décrite ci-dessus est en voie de changer. Au cours des dernières années, on a noté une augmentation du nombre de femmes qui étudient dans certains domaines des STIM. Par exemple, actuellement, il y a plus de femmes que d’hommes qui étudient en biologie et en médecine (Arizona State University, 2014; Koerting, 2018). Les progrès restent à faire dans d’autres domaines, comme le génie, la physique et l’informatique. 


Voici quelques constats fondés sur notre expérience :

« Lorsqu’on leur offre un environnement adéquat et des modèles positifs, les filles changent complètement d’attitude. Elles sont impressionnées et fières d’en savoir déjà autant à propos des STIM. Au lieu de se sentir intimidées, elles sont avides d’en apprendre davantage [traduction libre]. »  

                                                                                            -     Jennifer Flanagan, PDG d’Actua

Plus loin dans ce module, nous allons découvrir comment Actua s’attaque à la sous-représentation des filles en STIM au moyen de son Programme national pour les filles et d’autres projets d’envergure.


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